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  LE NOISETTIER
 

Corylus


Les noisettes sont consommées fraîches ou sèches, ce qui est le plus courant. L’industrie alimentaire les emploie dans la fabrication de certains chocolats et de nougat. La noisette, fruit d’une grande valeur nutritive, contient, à l’état sec, 63 % de matière grasse et 16 % de matières azotées. L’industrie des parfums utilise l’huile obtenue par pressage à froid des noisettes, qui entre dans la composition de cosmétiques et de parfums. Certaines variétés de noisetier sont cultivées pour un usage décoratif.


 

Caractéristiques :


Les quelque quinze espèces du genre Corylus sont répandues en Europe et en Asie septentrionale, ainsi qu’en Amérique du Nord. Sa culture est très ancienne, comme l’attestent de nombreux restes trouvés à l’état de fossiles. Le type du genre est arbustif, quelquefois arborescent. Les feuilles, alternes, placées sur deux rangs, sont attrayantes avec leur limbe tendre à bords si finement dentés (presque toujours doublement). Ses rameaux, très souples, résistent au froid.
Sur la même plante coexistent les chatons mâles, pendants, formés dès l’automne, épanouis au printemps après avoir hiverné, et les fleurs femelles, petits bourgeons à styles rougeâtres dépassant des écailles protectrices. La fécondation se fait essentiellement par le vent. Après maturation viennent ces fruits que tout le monde connaît sous le nom de noisettes : souvent comestibles, ils se présentent sous la forme de graines à albumen encloses dans une coque ligneuse et lisse, elle-même engagée dans un involucre aux feuilles élégamment découpées. Cependant certaines variétés de noisetier ne sont cultivées que dans un but ornemental, par exemple le
noisetier pourpre ou le noisetier de Californie, aux feuilles veloutées.


 

Espèces et variétés :


Le
noisetier commun, ou coudrier, espèce indigène connue sous le nom botanique de Corylus avellana, est spontané en Europe, en Asie et en Afrique du Nord. Il est caractérisé par son fruit où l’involucre laisse émerger la partie supérieure de la coque.
C. maxima, le noisetier de Lombardie, ou noisetier franc, spontané en Europe méridionale, l'involucre dépasse largement la coque. En ce qui concerne la première espèce, on lui connaît de nombreuses variétés. Parmi les variétés cultivées pour leurs fruits, on distingue celles à fruits allongés et celles à fruits ronds. La petite noisette du Piémont, à saveur agréable, est ronde, tout comme la noisette romaine, à coque très fine et à saveur délicate. La noisette ‘Saint-Jean’, poussant aux alentours d’Avellino, en Italie, est allongée. Certaines variétés à floraison précoce risquent de geler en février en climat trop rigoureux ; ainsi ‘Ronde du Piémont’, ‘Fertile de Coutard’, ‘Impériale de Trébizonde’, ‘Négret’. Il existe des variétés à floraison plus tardive, telles : ‘Merveille de Bollwiller’, ‘Coxford’, ‘Bergeri’, ‘Princesse royale’, ‘Longue d’Espagne’ et ‘Gunslebert’.
Des variétés décoratives du noisetier indigène sont cultivées dans les parcs et jardins pour la seule beauté de leur feuillage : ‘Aurea’, aux feuilles d’abord dorées puis vert-jaune ; ‘Foscorubra’, aux feuilles rouge foncé, quand elles débourrent au printemps, virant au rouge-brun ; ‘Heterophylla’, aux feuilles allongées très découpées ; ‘Contorta’, dont les étranges rameaux tire-bouchonnés portent des feuilles enroulées sur elles-mêmes.
C. maxima, (ou C. tubulosa), le noisetier de Lombardie, est surtout connu en culture pour sa variété décorative ‘Purpurea’, au feuillage d’une remarquable couleur rouge-noir. C’est un arbre vigoureux.
C. colurna, le noisetier de Byzance, à l’état spontané dans le sud-est de l’Europe et en Asie Mineure, est le seul arbre du genre. Certains sujets atteignent 20 m. Leur cime est conique. Le tronc est craquelé et l’écorce liégeuse se creuse avec l’âge de sillons profonds, faisant un contraste heureux avec les chatons dorés et lumineux. Les noisettes, comestibles, enfermées dans une coque plate et très dure, ont une saveur fade.


 

Culture :


Le noisetier est une essence précieuse qui se plaît partout, sauf en ombre dense, comme son proche cousin le charme. Comme lui, il est peu exigeant et s’accommode des sols acides ou calcaires, pourvu que le pourcentage de carbonate de calcium ne dépasse pas 10 à 15 %. Le terrain idéal est un sol argilo-siliceux, profond et humifère, frais, fertile, ni trop humide ni trop acide.
On plante les jeunes arbustes durant l’hiver, pendant la période de repos végétatif. Si on désire les disposer en haie, il faut respecter un espacement de 2 m, sur le rang, compte tenu du système souterrain, de nature drageonnante. Avant la plantation, on habille les jeunes plants, c’est-à-dire que l’on rafraîchit le système racinaire et les rameaux d’une façon équilibrée en ne conservant pour ces derniers que les longs axes, taillés ensuite à 40 ou 50 cm. La touffe doit être aérée une fois encore, la première année ; il ne faut conserver que les plus beaux rejets. Dès la quatrième année, les noisettes commencent à apparaître ; mais il faut attendre huit ans pour que la production soit optimale. Pendant toute cette période, on peut escompter une récolte de 2 à 10 kg par pied. La récolte a lieu en automne ; il est préférable de ramasser les fruits en coque tombés à terre, plutôt que de les gauler : ainsi est-on sûr que les noisettes sont mûres.

Multiplication :

On propage les noisetiers par marcottes, que l’on butte, ou par couchage, c’est-à-dire en ployant les rameaux souples, qui sont ensuite plantés en terre, au printemps ou à l’automne. On utilise aussi parfois la greffe sur Corylus colurna. Quant au semis, qui doit être précédé d’une stratification, il ne permet malheureusement pas de reproduire fidèlement les particularités des variétés fruitières.
Le noisetier est sujet à l’attaque de quelques parasites, qui peuvent provoquer des dégâts importants. La saperde des noisetiers (coléoptère xylophage) creuse des galeries sous l’écorce. Pour enrayer la progression de ces larves, il faut sectionner et brûler les rameaux atteints. Les cochenilles parasitent l’écorce des grosses branches. Les pucerons sucent la sève des feuilles et des jeunes pousses, provoquant une déformation des tissus. Les acariens atrophient et déforment les bourgeons.
La larve blanche du balanin des noisettes (coléoptère curculionidé) s’installe dans la coque de la noisette pour la dévorer. Traiter la plante avec des insecticides, à base végétale, si possible.


 
 
 
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